Meapolis, 2023.
Les temps ont changé. Les saisons ne sont plus réglées comme du papier à musique. A présent, un été peut durer un mois, comme il peut durer un an. Le climat s'est réchauffé, et alors qu'il y a quelques années encore, les étés et hivers étaient tout à fait normaux, aujourd'hui les étés sont brûlants, et les hivers sont glacials. 
Rien ne semble pouvoir expliquer ce changement, qui est survenu en même temps que quelques citoyens se sont vus pourvus d'un pouvoir, un don, tous à l'âge de 17 ans. Une faculté, qu'il faut absolument cacher au monde extérieur. Car nous ne sommes pas ici au paradis, ni même en enfer, mais nous sommes dans un monde où l'être humain est constamment la proie des vices, prêt à tout pour parvenir à ses fins.

Se cachait un groupe au sein de Meapolis, connu sous le nom de "La Bosra". Ses membres aspiraient au même objectif ; prendre le pouvoir de la ville, que ce soit par la manière douce, ou la forte. 
Peu à peu, le gouvernement de Meapolis sombra entre les mains de La Bosra, qui avait prospéré doucement, répandant ses idées envieuses à propos de ces humains devenus dangereux qui complotent contre le gouvernement. La Borsa se présentait comme un "organisme de défense contre les intrus", mais évidemment la vérité était tout autre.
Drogue, prostitutions, chasse à l'homme, main mise sur le plus de bâtiment et terrain qu'ils le pouvaient, La Bosra montra alors ses deux visages au peuple : défenseur de l'humanité, empêchant ces humains privilégiés de porter atteinte à la vie d'autrui, mais également bourreau de ce même pleuple, en le faisant vivre dans une oligarchie politique absolue. 

Cette main mise permit à la ville de s'enrichir, et chaque habitant vit à présent dans un certain confort, une certaine richesse, pour peu qu'il s'en donne les moyens, et qu'il agisse dans le sens de la Bosra; obéissance est le mot d'ordre.
Mais l'ambition secrète de La Bosra n'était pas tout à fait d'exterminer ces humains aux dons, mais d'en faire des armes, pour le propre compte de l'organisme, dans le but de s'approprier leurs dons et de gagner encore plus en pouvoir.

Un groupe de chasseurs fut donc créé pour agir. Deux frères furent nommés à la tête de ce groupe, chargés de traquer le moindre signe d'un privilégier, de surveiller les rues , et de les amener à la Bosra, vivant. 
Les séries d'enlèvements commencèrent : les adolescents furent tirés de leur lit, les maris et femmes de leur conjoints, etc... Tous étaient emmenés de grés ou de forces dans le QG de La Bosra, et les "formations" débutèrent. Flingue contre la tempe, c'était soit réussir, soit mourir. 

Les privilégiés encore libres décidèrent de s'organiser de leur coté aussi, dans le secret pour ne pas se faire prendre. 
Les plus anciens apprenaient aux nouveaux à se contrôler, mais surtout à se cacher. Il y eut également des rumeurs de rébellion, d'un plan monté pour récupérer ceux qui se faisaient enlever, mais rien n'était prouvé.
Dans l'ombre, tous espèrent pouvoir vivre à nouveau librement, ne plus avoir peur de leur entourage, mais aussi d'eux mêmes, et un murmure se fait de plus en plus entendre dans les rues de Meapolis :

Dum spiro, spero.

Tant que je respire, j'espère.